Voyage
Chaque billet présente un thème. L’ensemble de ceux-ci est formé des axes de réflexions suivants: artisanat, agriculture, voyage, culture, famille, citoyenneté.
Leur statut est si précaire que la menace d’une « invasion » rrom a été brandie en 1999 lorsque 12 pays allaient rejoindre l’Union européenne. Les tabloïds anglais annonçaient une arrivée massive, décrivant les Rroms comme « parasites, délinquants et prédateurs, attirés par le seul bénéfice d’un système anglais dont ils ne souhaitaient que profiter ». Il en résulte donc une imagerie persistante de la mobilité prétendue des Rroms. Car si le nomadisme fait partie de l’histoire et de la culture tziganes, seuls 2 % seraient aujourd’hui « du voyage ». Sédentaires, les Rroms le sont devenus à la mesure de leur acceptation dans les communautés où ils arrivaient, avec une très longue histoire attachée à ce périple accompli depuis près de mille ans à travers l’Europe, en provenance de l’Inde du Nord. La confusion entretenue entre gens du voyage, nomades par choix, et les Rroms aujourd’hui le plus souvent sédentaires et paysans, mais privés de terre et de travail, conduit à leur dénier leurs droits fondamentaux : accès au logement, à l’éducation, à la santé. A l’œuvre, dans ce processus visant à ne pas leur faire de place sur les différents territoires qu’ils occupent: le recours à une différence supposée « naturelle », qui ferait obstacle à leur intégration ou assimilation dans les pays où ils s’installent : nomadisme, organisation clanique, mode de vie libre ou rebelle, paresse et vol. La construction de ce préjugé repose sur une approche différentialiste propre au racisme « séparatiste », par opposition à l’approche universaliste républicaine, s’appuyant sur ce qui nous unit, nous rassemble.