La réalisation d’une publication

Elise Thiébaut a réalisé cette recherche de fond qui aura permis la mise en place de ce dispositif méthodologique.

L’ensemble de son analyse, ainsi que l’iconographie existante est consultable sous forme de publication.

 

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Sommaire:

04 Introduction
06 Méthode

 

08 SIGNES ET REPRÉSENTATIONS
10 Le nom: du Tsigane folklorique aux Rroms en tant que «masse»
12 L’espace: nomade’s land, du voyage à l’errance
13 Le temps: un peuple sans histoire?

 

18 SYMBOLES ET CLICHÉS
20 Poncifs et clichés
22 Grille de lecture
26 Les stéréotypes: femme, homme, caravane

 

32 CULTURE CONTEMPORAINE
34 La Roma Decade
36 Bandes dessinées et animations
39 Photographie documentaire
40 Cinéma
42 Jeux
44 Quelques personnalités rroms

 

46 L’ESPACE PUBLIC ET POLITIQUE
49 Le design de la peur
50 Design d’exclusion, campagnes UDC
51 Signalétique
52 Design humanitaire
53 Design de la revendication
54 Design citoyen
55 Performances artistiques: Buna Ziua
56 Expériences associatives: l’exemple de l’Ecodrom

 

58 PERSPECTIVES DE L’EXPÉRIMENTATION

 

DOCUMENTS & ANNEXES

 

 

 

Les analyses tirées de la publication ont mis en lumière cinq types de poncifs et de clichés liés aux images que renvoie la communauté rrom.
Tout d’abord, d’un point de vue social, articles, photographies, études d’impact dévoilent et soulignent l’image désastreuse qu’on s’est construite de cette communauté ; on les considère comme « les gueux, les parias » de notre société.
Par contre, la littérature et les récits en image posent un regard positif, bien que très romancé, sur les Rroms. Hergé par exemple, dans Les Bijoux de la Castafiore, est parmi les premiers à consacrer en BD toute une intrigue aux relations entre la communauté « du voyage » et les habitants de Moulinsart. Il a ainsi l’occasion de présenter et de critiquer toutes sortes d’idées reçues sur la communauté rrom.
Certains axes de la publicité européenne vont emprunter dès le début du XXe siècle l’imagerie et les signes les plus iconiques de cette population ; on retrouve plus particulièrement l’imagerie de la gitane, de la danseuse ou de la diseuse de bonne aventure, des arts du cirque et du flamenco ainsi que le style gypsy dans la décoration, la mode, les publicités pour les parfums ou le tabac.
Dans la création artistique et l’imaginaire collectif européen, l’esprit rrom est présent dans les domaines de la musique, de l’art plastique, de la littérature et du cinéma. On découvre plus de cent cinquante noms de personnalités célèbres appartenant au peuple rrom et on s’aperçoit ainsi du rôle majeur d’imprégnation de nos domaines culturels par cette communauté (Janos Bihari, violoniste (1764-1827) • Franz Liszt, né en Hongrie, pianiste et compositeur (1811-1886) • Josef Koudelka, photographe d’origine tchèque, né en 1938 • Django Reinhardt, guitariste (1910-1953) • Matéo Maximoff, écrivain, né en 1917 à Barcelone, mort en 1999 • Charlie Chaplin • Alexandre Romanes • Tony Gatlif…).
Cependant, la publication souligne également les échecs répétés des campagnes de valorisation du peuple rrom. Le constat est amer : malgré la bonne volonté des autorités politiques ou de certaines fondations, jamais la communauté rrom ne se reconnaît dans les propos tenus par ces partenaires. Les communicants, les hommes politiques et les acteurs sociaux pensent le plus souvent à la place des Rroms et croient savoir ce dont ils ont besoin, cela sans rien leur demander. Le modèle de cette communication proclamative ou ascendante est de parler et de représenter à la place des Rroms. Par ailleurs, dans les campagnes d’intérêt général et dans les débats sociaux, les Rroms (comme la plupart des communautés discriminées) sont le plus souvent invisibles ou absents, car ces opérations médiatiques ne mettent pas suffisamment en place un processus participatif dans lequel ils seraient impliqués.
© Francesco Gattoni